L'Algérie confrontée à des grèves en série
La vague de protestation a aussi touché l'élite universitaire, avec une grève des étudiants des grandes écoles d'ingénieurs qui demandent depuis des semaines l'abrogation d'un décret officiel qu'ils jugent dévalorisant pour leur diplôme.
AFP : L'Algérie fait face à des grèves en série qui ont touché des secteurs habituellement peu contestataires comme la Justice, avec un mouvement des greffiers qui entrait mardi dans son sixième jour, selon la presse.
Derniers à débrayer, les agents municipaux ont entamé lundi une grève de trois jours pour demander l'élaboration d'un statut particulier et une revalorisation de leur régime indemnitaire.
Selon le Syndicat national autonome des personnels de l'administration
publique (Snapap), la grève est suivie par 65% des agents concernés, avec toutefois un taux faible à Alger en raison de "pressions" de l'administration.
publique (Snapap), la grève est suivie par 65% des agents concernés, avec toutefois un taux faible à Alger en raison de "pressions" de l'administration.
A l'appui de mêmes revendications, les greffiers ont déclenché le 16 février une grève qui "paralysait" les tribunaux où de nombreux procès ont été reportés.
Le ministère de la Justice a fait appel à des huissiers pour les remplacer dans certaines juridictions, suscitant la colère des avocats. Ces derniers ont décidé de boycotter les audiences.
Cette procédure constitue une "lourde violation de la légalité" et un "grave précédent", a estimé le Conseil de l'Ordre dans un communiqué publié par la presse. Par conséquent, "les avocats décident de boycotter les audiences dans un souci de préservation des droits des justiciables", selon le texte.
Par ailleurs, les employés para-médicaux poursuivaient mardi une grève "ouverte" entamée le 8 février et qui se traduit par des arrêts de travail allant de 30 minutes à une heure tous les jours et par des rassemblements dans les hôpitaux.
La vague de protestation a aussi touché l'élite universitaire, avec une grève des étudiants des grandes écoles d'ingénieurs qui demandent depuis des semaines l'abrogation d'un décret officiel qu'ils jugent dévalorisant pour leur diplôme.
Ce texte aligne le diplôme d'ingénieur sur celui de Master 2 (bac+5) délivré par les universités, alors que l'Algérie a mis en place le système LMD (licence, master, doctorat).
Lundi, la police a dispersé de manière musclée un rassemblement des protestataires devant le ministère de l'Enseignement supérieur à Alger, faisant au moins un blessé.
A Annaba, la métropole industrielle de l'est algérien, sept chômeurs se sont auto-mutilés sur le toit de la préfecture lors d'un rassemblement de jeunes pour demander du travail. Un chômeur a perdu connaissance en se tailladant le torse et a été évacué à l'hôpital par la protection civile.
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