Le pétrole et Israël avant les droits de l’Homme


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Barack Obama lors de son briefing quotidien avec James Clapper, directeur national du Renseignement.
©Pete Souza, Maison-Blanche

[voltairenet.org] Les événements de ces deux derniers mois, marqués par les révolutions en Tunisie, en Égypte, au Yémen, à Bahreïn puis en Libye, ont levé le dernier doute sur l’attitude des pays occidentaux à l’égard du monde arabe. Une conduite caractérisée par la politique des deux poids deux mesures, et par une schizophrénie chronique. Les gouvernements de ces pays ressassent continuellement leur discours sur le respect des droits de l’Homme, alors qu’ils construisent leurs positions politiques conformément à deux priorités : la « sécurité d’Israël » et l’hégémonie occidentale sur le pétrole arabe.

Cette attitude est très clairement apparue dans la position des États-Unis au sujet de la situation en Libye. Washington a tardé à dénoncer les massacres commis par le régime libyen contre son propre peuple, pour donner au colonel Mouammar Kadhafi le temps qu’il fallait pour écraser le soulèvement populaire. Parce qu’il n’a pas trouvé des collaborateurs sûrs pour prendre la tête de la révolte libyenne, l’Occident, et plus particulièrement les États-Unis, a choisi d’appuyer le régime de Kadhafi. Et ce sont le Royaume-Uni et l’Italie qui ont été chargées de soutenir le colonel libyen, tandis que les services de renseignement états-uniens estimaient, avec enthousiasme, que Mouammar Kadhafi avait de fortes chances d’écraser l’insurrection.

À cette phase, nous étions devant l’image suivante : un soulèvement populaire qui avançait des revendications démocratiques était mis sur un même pied d’égalité qu’un régime qui le réprimait dans le sang et qui n’hésitait pas à bombarder villes et villages à l’artillerie lourde et avec l’aviation. Pendant ce temps, les États-Unis laissaient trainer l’affaire de l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne pour donner plus de temps à leur allié Kadhafi. Et les dénonciations des crimes du régime libyen n’auraient pas eu lieu sans la pression de l’opinion publique occidentale qui exigeait qu’un soutien soit apporté aux révolutionnaires.

À présent, tous les scénarios d’interventions militaires en Libye de la part de l’Occident sont construits de manière à assurer le contrôle des régions pétrolières et non pas à préserver les intérêts du peuple et à garantir la victoire de la révolution. Ces scénarios vont du partage de la Libye en deux entités, au cas où Kadhafi ne réussissait pas à trancher la bataille en sa faveur, à l’occupation directe. Dans les deux cas, des torrents de sang seront versés et l’hégémonie sur le pétrole sera assurée pour servir les intérêts économiques et militaires d’Israël.

Israël, dont Kadhafi a sollicité l’aide d’une manière directe, est clairement présent dans les calculs occidentaux sur les moyens de réagir aux révolutions arabes. Les Etats-Unis tentent ainsi de renforcer les influences dans les nouveaux gouvernements, en Tunisie et en Egypte, pour s’assurer qu’ils respecteront les engagements des anciens régimes à l’égard d’Israël, et veulent empêcher la victoire de la révolution libyenne qui a exprimé, dans les discours de ses chefs, son attachement à la cause palestinienne.

La même attitude états-unienne est observée dans les événements du Yémen, de Bahreïn, de Jordanie et d’Arabie saoudite, où Israël reste le principal facteur qui dicte l’attitude de l’Occident, États-Unis en tête, à l’égard des révoltes populaires.

SOURCE : voltairenet.org

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