L'état de la révolte dans le monde arabe

Un manifestant à Sanaa dimanche. Sur sa main, un message destiné au président : "Part !" (REUTERS)


[LIBÉRATION.FR] "Un complot étranger" déjoué à Bahreïn, le gouvernement limogé au Yémen... L'état de la contestation dans le monde arabe, pays par pays.

A voir: les principaux événements de la journée de dimanche et le résumé en images des révoltes de vendredi.

Pour comprendre, notre infographie: de la Mauritanie à l'Iran, les régimes qui peuvent basculer.

Au Yémen, le gouvernement limogé


Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a limogé le gouvernement hier alors que des funérailles massives avaient lieu à Sanaa pour des manifestants tués vendredi dans "un massacre", a dénoncé l'opposition.

Parallèlement, les défections de responsables du régime du président Saleh, de plus en plus isolé, se sont accélérées et des dignitaires religieux et tribaux ont appelé les forces de l'ordre à refuser de tirer sur les manifestants.

Des dizaines d'officiers de l'armée yéménite se sont joints à la protestation contre le régime du président Ali Abdallah Saleh selon des annonces faites lundi devant le sit-in de l'Université de Sanaa, a rapporté un correspondant de l'AFP.

L'un des principaux officiers de l'armée yéménite, le général Ali Mohsen al-Ahmar, a annoncé qu'il rejoignait la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh.


Hier, un important cortège s'est étiré sans incident à Sanaa jusqu'au cimetière où ont été mis en terre plusieurs des 52 manifestants tués vendredi. Tous les dirigeants de l'opposition ainsi que les députés indépendants et les représentants de la société civile ont participé aux obsèques.

D'après des sources militaires, des combats entre rebelles chiites du nord Yémen et des unités militaires et tribales fidèles au régime de Sanaa auraient fait vingt morts dimanche.

A Bahreïn, «mise en échec d'un complot étranger» par le régime


Le roi Hamad ben Issa Al Khalifa a annoncé lundi que Bahreïn avait "mis en échec un complot étranger", dans une allusion possible à l'Iran, lors d'une rencontre avec des officiers de la force commune du Golfe qui s'est déployée dans son pays.

"Le royaume de Bahreïn a mis en échec un complot étranger qui était fomenté depuis au moins vingt ou trente ans (...) contre les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG)", a déclaré le roi.

La déclaration du roi intervient alors que les relations sont tendues entre Bahreïn et l'Iran. L'Iran a demandé dimanche à un diplomate bahreïni de quitter le pays en représailles à l'expulsion d'un diplomate iranien de Manama, alors que le chef de la diplomatie Ali Akbar Salehi a demandé le départ des forces étrangères de Bahreïn.



Ce week-end, les manifestants, qui ont occupé pendant un mois le centre de la capitale, ont été violemment chassés par la police. Des figures de l'opposition, exigeant une monarchie constitutionnelle, ont été arrêtées.

Le roi Hamad ben Issa al-Khalifa, dont la lignée règne depuis plus de 200 ans sur cet archipel du Golfe, a promis de poursuivre les efforts en vue d'un dialogue mais la situation reste bloquée.

En Syrie, la contestation continue


Des centaines de manifestants ont mis le feu dimanche au palais de justice et à d'autres bâtiments et voitures à Deraa au sud de Damas, après des heurts avec les forces de l'ordre qui ont fait un mort et 100 blessés selon des témoins.

Les forces de sécurité, déployées en masse, ont tenté de disperser les manifestants en tirant en l'air et lançant des gaz lacrymogènes. Mais ces derniers ont poursuivi leur chemin et, arrivés devant le palais de justice, y ont mis le feu ainsi qu'à de nombreuses voitures garées devant le bâtiment. Des coups de feu ont été entendus dans différents endroits de la ville.

Depuis vendredi, les manifestations à Deraa ont fait cinq morts, plus de 100 blessés et des dizaines de personnes arrêtées selon des groupes de défense des droits de l'Homme.

Cette contestation a été lancée le 15 mars à Damas après un appel d'une page Facebook, intitulée "la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011", à des manifestations pour "une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence (depuis 1963) ni tribunaux d'exception, sans corruption ni vols ni monopole des richesses".




Par LIBÉRATION.FR




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