Algérie : Démission de Chadli , Les coulisses d'un presque coup d'Etat
Dans les salons feutrés de la République, en ce début 1992, la panique s'installe. Faut-il laisser le FIS passer ?! Une partie majoritaire du commandement militaire, appuyée par des opinions dans le civil, s'engage à barrer la route aux islamistes. Mohamed Sifaoui, dans son dernier ouvrage que vous ne trouverez pas en Algérie, relate cet épisode. Extraits en exclusivité de Histoire secrète de l'Algérie indépendante ou l'Etat DRS*, qui paraîtra en France mi-janvier.
… Le 16 octobre 1991. Larbi Belkheïr, secrétaire général à la Présidence,
devient ministre de l’Intérieur. Il fait désormais partie du clan dont les membres ne veulent surtout pas voir le FIS prendre le pouvoir. Si sa nomination à ce poste intervient à deux mois du scrutin, c’est parce que tout simplement le régime se prépare à faire face à la crise qui se profile, en constituant un groupe homogène et soudé. C’est Belkheïr – promu général quelques semaines avant les élections législatives – qui doit, en cas de victoire du FIS, gérer, auprès des autorités civiles, le dispositif mis en place. A l’évidence, son arrivée à la tête du ministère de l’Intérieur est loin d’être fortuite. Les militaires sont prêts, voire décidés à aller au clash avec les islamistes, et pour ce faire, ils essayent de mettre tous les atouts de leur côté. L’analyse qu’ils font est la suivante : primo, il est hors de question que l’Algérie se transforme en théocratie. Secundo, ils ne veulent plus accepter le FIS, qui n’aurait jamais dû être légalisé, comme un acteur de la vie politique. Par conséquent, il faut le laisser remporter les élections et mettre Chadli Bendjedid devant ses responsabilités. Au cas où ce dernier refuserait de dissoudre le FIS, il devra partir.
devient ministre de l’Intérieur. Il fait désormais partie du clan dont les membres ne veulent surtout pas voir le FIS prendre le pouvoir. Si sa nomination à ce poste intervient à deux mois du scrutin, c’est parce que tout simplement le régime se prépare à faire face à la crise qui se profile, en constituant un groupe homogène et soudé. C’est Belkheïr – promu général quelques semaines avant les élections législatives – qui doit, en cas de victoire du FIS, gérer, auprès des autorités civiles, le dispositif mis en place. A l’évidence, son arrivée à la tête du ministère de l’Intérieur est loin d’être fortuite. Les militaires sont prêts, voire décidés à aller au clash avec les islamistes, et pour ce faire, ils essayent de mettre tous les atouts de leur côté. L’analyse qu’ils font est la suivante : primo, il est hors de question que l’Algérie se transforme en théocratie. Secundo, ils ne veulent plus accepter le FIS, qui n’aurait jamais dû être légalisé, comme un acteur de la vie politique. Par conséquent, il faut le laisser remporter les élections et mettre Chadli Bendjedid devant ses responsabilités. Au cas où ce dernier refuserait de dissoudre le FIS, il devra partir.
L’idée fait son chemin depuis plusieurs mois au sein de l’état-major de l’armée. Les officiers supérieurs ne comprennent pas l’attitude du Président qui, de l’avis de tous, est «psychologiquement démissionnaire depuis les événements d’Octobre 1988».
C’est dire que Khaled Nezzar et Mohamed Mediène, ainsi que leurs collègues, ne veulent pas revivre l’aventure de juin 1991 quand le chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, son ministre de l’Intérieur et son équipe développaient une voix discordante avec celle de l’institution militaire, allant jusqu’à accepter une éventuelle cohabitation avec le FIS. Désormais, le groupe qui est aux commandes s’accorde sur la nécessité de faire barrage aux islamistes. L’état-major, d’un côté, est soudé autour de Khaled Nezzar ; le DRS, de l’autre, forme une ossature homogène sous la direction de Mohamed Mediène ; et l’Exécutif de Sid Ahmed Ghozali est composé de membres fondamentalement opposés au «projet islamiste». Si le pouvoir réel est entre les mains de l’armée, il est néanmoins constitué de ces trois pôles. Le FLN, représenté par Abdelhamid Mehri, est hors jeu. Prônant une ligne molle et prête à s’accommoder du FIS, la formation qui a incarné le régime depuis l’indépendance se retrouve, pour la première fois, en dehors de celui-ci.
Restent les partis démocrates, les membres de la société civile et les personnalités composant celle-ci. Après avoir sondé tous les courants, l’armée sent qu’un large front, composé de féministes, de laïques et de démocrates, peut se constituer en cas de victoire du FIS et appeler, le cas échéant, à l’arrêt du processus électoral.
Les services vont s’appuyer, entre autres, sur la puissante centrale syndicale, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), et notamment sur son dirigeant, le très populaire Abdelhak Benhamouda qui rassure les généraux. Son organisation «assumera ses responsabilités en cas de victoire des islamistes».
Globalement, la société est scindée entre «sympathisants du FIS», militants d’une cinquantaine de partis incapables de former une coalition et ceux qui observent de loin le débat politique, n’espérant qu’une chose : voir leur pays retrouver une stabilité.
Les islamistes savent qu’ils ont toutes les chances de remporter le scrutin devant des formations démocratiques divisées et un pouvoir honni et rejeté par la population. La nouvelle direction du parti qui avait entretenu le mystère sur sa participation annonce finalement, le 14 décembre, que le FIS prendra part aux élections dont le premier tour est prévu douze jours plus tard, le 26 décembre. La date du second round est, quant à elle, fixée pour le 16 janvier 1992.
Le temps des incertitudes
A la veille des législatives, les communes détenues par le FIS ont fait en sorte de ne pas envoyer leur carte à 900 000 électeurs supposés non acquis aux thèses islamistes. Le pouvoir laisse faire. Le 23 décembre, à trois jours du premier tour, il permet également aux intégristes d’organiser un meeting gigantesque au «stade olympique du 5 Juillet» à Alger.
Il y a 100 000 personnes venues de tout le territoire national. Ils répondent en chœur à des appels au djihad lancés ouvertement par le fils d’Ali Benhadj, alors âgé de moins d’une dizaine d’années, ovationné par tous les dirigeants du FIS.
Le jour J, c’est un tremblement de terre qui secoue toute la classe politique ainsi que la société algérienne. L’abstention est de 41%, et même si le FIS a perdu près de 1,2 million de voix par rapport aux élections municipales de juin 1990, il obtient des scores extraordinaires. Les islamistes enlèvent, en effet, dès le premier tour, 188 sièges et sont certains d’avoir la majorité absolue au second. Seuls le FFS (25 sièges) de Hocine Aït Ahmed et le FLN (15 sièges) sont arrivés plus ou moins à tirer leur épingle du jeu. Les militants du FIS se sont certes rendus coupables d’actes frauduleux, ont procédé à des intimidations et ont joué sur la crédulité des électeurs, provoquant le dépôt de 341 recours auprès du Conseil constitutionnel, mais il était juridiquement impossible de remettre en question l’ensemble de l’élection. Il fallait par conséquent adopter une autre démarche. Les généraux les plus influents se réunissent à la demande du ministre de la Défense Khaled Nezzar. Il y a là Abdelmalek Guenaïzia, le chef d’état-major, totalement effacé, Mohamed Lamari, l’ombrageux commandant des forces terrestres, Abdelmadjid Taright, le commandant de la Marine qui fait partie, avec Mohamed Touati, le conseiller aux affaires politiques au sein de l’armée, des hommes les plus réfléchis et les moins impulsifs de l’institution militaire. L’un et l’autre sont considérés comme des «cerveaux» et leurs collègues écoutent avec attention leur exposé de la situation. Il y a aussi Benabbès Ghezaiel, le commandant de la gendarmerie, rustre et autoritaire, ainsi que quelques chefs de région militaire. Mais il y a aussi le fameux «homme au cigare», Mohamed Mediène, le patron du DRS, silencieux dans un coin, écoutant les uns et les autres.
Les officiers ont tous pris la parole, tour à tour, sauf lui. «Il a fait comme d’habitude, nous dira un ancien officier supérieur présent ce jour-là, il s’est éclipsé pour soi-disant aller aux toilettes. En réalité, il ne voulait pas exprimer sa position publiquement pour ne pas avoir à endosser l’arrêt du processus électoral bien qu’il fût d’accord avec la démarche.» Le général Toufik aurait donc quitté la salle de réunion et à son retour, il aurait lancé : «Je suis d’accord avec la décision que vous avez prise.» Il savait en fait pour avoir sondé préalablement, en direct ou à distance, les officiers supérieurs, que l’écrasante majorité d’entre eux était en faveur de l’arrêt du processus électoral et qu’ils souhaitaient quasiment tous le départ de Chadli Bendjedid. D’ailleurs, fait nouveau, une pétition circulait déjà au ministère de la Défense, appelant les généraux à «assumer leurs responsabilités».
Trois jours plus tard, le 30 décembre, est créé le Comité national pour la sauvegarde de l’Algérie (CNSA). Il regroupe le syndicat UGTA, dirigé par le charismatique Abdelhak Benhamouda, des partis politiques, des associations et des personnalités de la société civile. La majorité des éditorialistes réclament une intervention de l’armée. Plusieurs voix souhaitent ouvertement l’arrêt des élections.
Il est évident que la situation peut paraître paradoxale puisque la plupart de ceux qui, dans la société civile, se sont battus pour la démocratie et contre le régime se voient forcés d’appeler les militaires afin de faire cesser un processus démocratique. Seuls le FFS d’Aït Ahmed et le FLN, dirigé par Abdelhamid Mehri, exigent la poursuite des élections. Chacun y va de ses arguments : les premiers, partisans de l’annulation des élections, estiment que la démocratie ne peut s’accommoder de «partis totalitaires» ayant promis l’abrogation de celle-ci au cas où ils arriveraient au pouvoir et les seconds, défenseurs de la poursuite du processus électoral, pensent qu’une démocratie «protégée par des chars n’en est pas une».
Abdelkader Hachani, président de l’«exécutif provisoire» du FIS, annonçait même la possibilité d’une cohabitation avec Bendjedid. Celui-ci ne compte pas lâcher son fauteuil. Il a tenu, dès le 24 décembre, à deux jours du scrutin, une conférence de presse au cours de laquelle il a affirmé qu’il serait prêt à cohabiter avec les islamistes. Lui et Hachani se rencontrent. Une première fois ouvertement, une autre fois secrètement.
Hocine Aït Ahmed appelle à une marche, le 2 janvier 1992, pour la «sauvegarde de la démocratie». Entre 300 000 et 600 000 personnes se rassemblent à Alger dans une totale confusion. Ils se revendiquent tous du «courant démocratique», mais les uns veulent une annulation des élections et les autres leur poursuite.
Au-delà des polémiques d’ordre idéologique et politique, il est clair que cette situation, voulue également par l’armée et ses services, a permis la création d’une bipolarisation entre ceux qui étaient disposés à accepter l’émergence d’une République théocratique et ceux qui pensaient que les militaires devaient jouer un rôle constitutionnel pour sauver la démocratie naissante et la République.
Avec du recul, il est évident que si la victoire du FIS n’a pas été planifiée, elle a été, à tout le moins, souhaitée. Mais en vérité, l’institution militaire ne comptait pas «jouer un rôle constitutionnel pour sauver la démocratie naissante et la République», bien que ce fût là son discours officiel. Elle voulait mettre l’ensemble de la société devant un dilemme : choisir entre les intégristes et les militaires. Les premiers voulant tuer la démocratie en instaurant un système totalitaire, les seconds cherchant à faire ériger une démocratie de façade et remettre en place, tout en le pérennisant, le système qui avait prévalu depuis l’indépendance.
Les démocrates ayant appelé l’armée au secours étaient évidemment naïfs au point de croire que celle-ci se retirerait des affaires politiques après avoir éloigné le spectre de la théocratie. Vingt ans après cette intervention, la situation demeure instable sur le plan politique, et la démocratie apparaît comme un vœu pieux. L’armée et les services ont favorisé l’installation d’un islamisme d’Etat qu’ils contrôlent. Le projet de société qui est appliqué s’inspire largement d’une charia expurgée des aspects pouvant mettre en danger le pouvoir. Il s’agit incontestablement d’un système ultraconservateur drapé dans un costume de modernité. Et pour cause : la liberté de conscience n’est pas respectée (des minorités religieuses sont régulièrement stigmatisées, voire harcelées). Ne parlons même pas des minorités sexuelles qui ne sont pas reconnues. En matière d’égalité entre les sexes, l’Algérie est l’un des pays arabes les plus archaïques. Des valeurs comme la laïcité sont vilipendées. Le racisme et l’antisémitisme sont banalisés. La société algérienne, par la faute de ses dirigeants, est en phase de perdre son âme méditerranéenne. Elle est désormais porteuse d’une sous-culture, une sorte de pâle copie, des us et coutumes du Moyen-Orient.
L’institution militaire et ses services ont repris les choses en main dès 1992. Ils ont acquis une «nouvelle légitimité» en s’autoproclamant «sauveurs de l’Algérie». Aux yeux de la société comme pour l’opinion internationale, ils devenaient le «rempart face au fanatisme». Naturellement, les premiers à faire les frais de cette logique sont les démocrates, car au lieu de barrer la route aux islamistes et de remettre sur les rails le train de la démocratie, les militaires ont préféré entretenir le pays dans une situation de précarité, sans se mettre pour autant en danger, afin de justifier leur présence aux commandes.
Toute la question est de savoir aujourd’hui si les officiers supérieurs avaient peur pour l’Algérie ou pour eux-mêmes. Là aussi, et sans aller vers le procès d’intention, on peut affirmer qu’une conjonction des deux n’est pas à écarter. Il existe évidemment au sein de l’armée algérienne des responsables honnêtes ayant agi probablement «par patriotisme», mais il en existe d’autres qui ont fait prévaloir d’abord leurs intérêts personnels. Il est évident qu’un cadre démocratique amènerait plusieurs officiers à rendre des comptes au sujet de plusieurs questions relatives à la corruption ou aux crimes politiques. C’est donc très certainement le patriotisme des uns, conjugué aux calculs des autres, qui a créé cette homogénéité de l’institution militaire.
A partir du 27 décembre 1992, l’armée est donc décidée à passer à l’action. Selon un témoin aux affaires de l’époque, les militaires «n’ont pas procédé à un coup d’Etat au sens classique du terme, mais ils étaient prêts à aller vers cette éventualité».
La compréhension des événements, qui ont eu lieu entre le 26 décembre 1991, date de la victoire du FIS au premier tour, et le 11 janvier 1992, jour où Chadli Bendjedid annoncera sa démission, n’est possible qu’à travers une lecture nuancée. Nous savons que dès le 27 décembre, les membres du Haut-Conseil de sécurité (HCS) ainsi que d’autres personnalités du pouvoir ont commencé à se réunir de manière régulière pour mettre en place une démarche qui devait aboutir à l’arrêt du processus électoral dans un premier temps, et à la dissolution du FIS dans un second temps.
Bachir Lahrèche, le secrétaire du HCS, Khaled Nezzar, le ministre de la Défense, Larbi Belkheïr, celui de l’Intérieur, Sid Ahmed Ghozali, le chef de gouvernement, ainsi que les autres membres de cette instance consultative décident à l’unanimité de prendre cette mesure. Khaled Nezzar et Mohamed Mediène, chacun de son côté, rencontreront plusieurs acteurs de la vie politique algérienne.
Les militaires ont commencé, dès le 30 décembre, à envoyer des signaux au Président. En un premier temps, il réserve sa réponse. Ils lui font savoir que s’il refuse d’annuler les élections, l’armée interviendra. «Vers le 3 ou le 4 janvier, nous dira l’une de nos sources, Khaled Nezzar et Ahmed Djennouhat vont voir Bendjedid dans la résidence d’Etat de Zéralda.» Si Nezzar est accompagné du général Djennouhat, ce n’est pas parce que celui-ci est le commandant de la 1re région militaire (l’Algérois et le Centre), mais surtout en raison des liens anciens existant entre les deux hommes et le Président. Tous deux étaient avec lui au maquis du temps de la guerre de Libération et Bendjedid a toujours eu une grande confiance et du respect pour Ahmed Djennouhat. «Ils se sont présentés à lui seuls et ils n’avaient même pas pris leur arme de service», nous révèle-t-on. Les trois hommes conversent un peu plus d’une heure. Au bout de la discussion, Bendjedid se lève et apprend à ses hôtes qu’il est prêt à démissionner.
Préalablement, Khaled Nezzar s’est engagé auprès du Président sur le fait qu’il n’y aurait jamais de poursuites ni de «chasse aux sorcières», ni contre lui, ni contre les membres de sa famille ou de sa belle-famille, mêlés dans plusieurs affaires de corruption, de passe-droits ou encore de torture, comme c’est le cas de Kaddour Lahouel, ce fameux gendre qui avait, alors qu’il était wali (préfet) de Tipasa, supervisé lui-même la répression lors des émeutes de 1988. L’impunité contre une démission.
Mohamed Mediène alias Toufik, qui aurait rencontré Bendjedid avant l’officialisation de cette démission, lui a également assuré que sa sécurité serait totalement garantie tout comme celle de ses proches.
En réalité, il n’avait pas le choix. D’ailleurs, Khaled Nezzar l’avouera, à demi-mot, quelques années plus tard dans ses Mémoires. «L’éventualité d’aller à des mesures extrêmes pour préserver l’Etat républicain et maintenir l’ouverture démocratique était retenue. Ces mesures pratiques, politiques et militaires avaient été envisagées. Aussi la démission du président Chadli nous a évité de recourir à ces mesures extrêmes», reconnaîtra-t-il.
Simultanément, Khaled Nezzar, Mohamed Mediène et Ali Haroun, pour ne citer qu’eux, ont décidé de contacter, dès le mois de décembre, Mohamed Boudiaf, figure historique de la guerre de Libération, exilé au Maroc. C’est Ali Haroun, un ancien responsable de la Fédération de France du FLN qui est chargé de lui proposer de prendre la tête d’une instance, le Haut-Comité d’Etat (HCE), qui serait créé après le départ du Président.
L’on s’aperçoit par conséquent que s’il n’y a pas eu un coup d’Etat, celui-ci était bel et bien envisagé. En réalité, Chadli Bendjedid tenait jusqu’à la dernière minute au pouvoir. «S’il a démissionné, c’est surtout pour ne pas avoir à subir l’affront d’un putsch, mais aussi pour ne pas légitimer davantage les islamistes», nous dira-t-on.
C’est le général Mohamed Touati et Ali Haroun qui rédigeront la lettre de démission du Président. Le premier, comme nous l’avons déjà précisé, est l’une des éminences grises de l’armée, et le second est avocat et, à l’époque, ministre chargé des Droits de l’homme. Elle sera signée telle quelle par Chadli Bendjedid.
Ce dernier avait paraphé également, quelques jours plus tôt, le 4 janvier, le décret de dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN). Il était hors de question de permettre à Abdelaziz Belkhadem, proche idéologiquement des islamistes, d’assurer l’intérim, en sa qualité de président de l’Assemblée.
Le «printemps démocratique», qui a ouvert la voie au multipartisme, mais surtout à l’émergence d’un islamisme conquérant et menaçant, touchait à sa fin. L’armée et le DRS allaient désormais reprendre les choses en main, d’autant plus qu’une déferlante terroriste devait inéluctablement s’abattre sur l’Algérie. Ce pays allait connaître une longue période d’incertitudes et d’instabilité.
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