(jeunesdumaroc.com) :
S’étalant sur près de 200.000 ha, soit près de 0,3% du territoire national, les zones humides revêtent une grande importance du fait qu’elles abritent des activités socioéconomiques diverses (agriculture, pêche, chasse…).
Les zones humides constituent de véritables réservoirs biologiques, écologiques et hydrologiques. Elles figurent parmi les milieux naturels les plus productifs du monde et fournissent l’eau et les produits primaires desquels dépendent, pour leur survie, d’innombrables espèces de plantes et d’animaux, générant à l’échelle mondiale plus de 14.000 milliards de dollars annuellement.
Tenant compte de ces enjeux, le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification s’est joint à l’Institut scientifique de Rabat, la Société protectrice des oiseaux au Maroc (GREPOM) et la Société protectrice des animaux et de la nature (SPANA) pour célébrer la Journée mondiale des zones humides le 1er février à Ifrane, une ville du Moyen Atlas, connue par sa grande densité forestière et ses réserves importantes en eaux. Ce rendez-vous, fêté tous les ans par les 151 signataires de la convention intergouvernementale « RAMSAR » sur les zones humides, a été placé cette année sous le thème « Les forêts : vitales pour l’eau et les zones humides ».
D’après les organisateurs, ce thème a été choisi pour mettre en exergue le rôle des forêts dans la gestion du système hydrique des zones humides et dans le maintien des équilibres de ces écosystèmes. « Les forêts au niveau des bassins versants jouent un rôle clé dans le processus de filtration et de régulation des eaux des zones humides, car mis à part leur rôle dans la recharge de la nappe phréatique, l’épuration des eaux, la protection contre les effets de phénomènes extrêmes et la maîtrise des crues, les espaces forestiers constituent un moyen de lutte contre l’envasement de ces espaces de transition entre la terre et l’eau », expliquent-t-ils.
Pour ce qui est du Maroc, en comparaison avec les autres pays maghrébins, il est le plus riche en zones humides. Ses systèmes lacustres et lagunaires couvriraient actuellement une superficie totale de plus de 200.000 ha, soit presque 0,3% de la superficie du pays. A ces systèmes, il faut ajouter près de 3 500 km de côte marine, sans compter le réseau fluvial qui se mesure en dizaines de milliers de kilomètres. Néanmoins, les progrès technologiques et l’accroissement démographique ont causé une régression inquiétante des zones humides qui restent parmi les milieux les plus menacés à cause de la surexploitation de leurs ressources, du drainage et de la pollution qu’elles subissent.
Pour y remédier, le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification a doté les 24 sites Ramsar marocains, c’est-à-dire les sites à zones humides inscrits dans la convention Ramsar, de plans d’aménagements, conformément aux directives internationales pour conserver les zones humides et les écosystèmes littéraux et ainsi, orienter les mesures de restauration écologique, de gestion et de conservation favorable à la biodiversité.
Enfin, cette Journée mondiale a été l’occasion pour signer un accord pour la mise en œuvre d’un projet de support institutionnel sur la protection des zones humides au Maroc entre le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification et le Service pour l’aménagement du Territoire et la Gestion de l’Eau du ministère des Affaires économiques, de l’Agriculture et de l’Innovation des Pays-Bas.
Ramsar : une convention pour conserver les zones humides Négociée tout au long des années 1960 par des pays et des organisations non gouvernementales préoccupés devant la perte et la dégradation croissantes des zones humides qui servaient d’habitats aux oiseaux d’eau migrateurs, la convention de Ramsar a été adoptée dans la ville iranienne de Ramsar, en 1971, et est entrée en vigueur en 1975. C’est le seul traité mondial du domaine de l’environnement qui porte sur un écosystème particulier et dont les pays membres couvrent toutes les régions géographiques de la planète.
La convention de Ramsar œuvre pour la conservation et la gestion rationnelle des zones humides par des actions locales, régionales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution au développement durable dans le monde entier. Elle compte 152 pays signataires.
La Convention est appliquée dans le cadre d’un partenariat permanent entre les parties contractantes, le Comité permanent et le secrétariat de la Convention (Bureau Ramsar), avec les avis du Groupe d’évaluation scientifique et technique (GEST) et l’appui des Organisations internationales partenaires. Cette convention est le seul traité sur l’environnement qui s’intéresse à un écosystème particulier.
Par Afaf Razouki | LE MATIN
www.lematin.ma
SOURCE : jeunesdumaroc.com
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