(Le Matin) : Les manifestants, massés à la place 1er Mai, point de départ de la marche, ont scandé des slogans hostiles au régime.
La marche initiée par la Coordination nationale algérienne pour le changement et la démocratie (CNCD) a été empêchée, samedi, par la police antiémeutes, qui a encerclé les manifestants à la place 1er Mai en plein centre d'Alger.
Les manifestants, massés à la place 1er Mai, point de départ de la marche, scandant à tue-tête des slogans hostiles au régime, se sont vite retrouvés entre les mâchoires d'un étau, formé de plusieurs cordons de policiers antiémeutes qui ordonnaient aux passants de ne pas s'attrouper ou de rejoindre les manifestants.
L'itinéraire prévu pour la marche, entre la place 1er Mai et place des Martyrs, a été jalonné de voitures et d'engins de police de toutes sortes, les ruelles y menant étaient étroitement contrôlées par des agents de sécurité, alors qu'un hélicoptère appareillait au-dessus des manifestants, se mettant de temps à autre en position fixe.
La tension a atteint son paroxysme à 11H00, au moment où les manifestants ont pris position pour marcher. Des renforts d'agents de l'ordre, appuyés par des camions munis de canons à eau et des camions chasse-neige, se sont organisés en plusieurs cordons les uns derrière les autres et repoussé les marcheurs à l'intérieur de la place avant de les encercler complètement. L'itinéraire a été coupé provisoirement à la circulation, alors que des youyous provenaient des balcons donnant sur la place, à mesures que gagnaient en intensité des slogans comme "Régime dehors!", "Algérie Libre" et "Liberté d'expression et de destin". Une fois la situation maîtrisée, l'itinéraire à été rouvert à la circulation, alors que les manifestants, bien ceinturés par la police, continuaient à crier leur colère.
Le ministère algérien de l'Intérieur a indiqué que quatorze personnes ont été interpellées puis relâchées, au cours de la manifestation. A travers cette marche, les initiateurs voulaient exiger la levée de l'état d'urgence, l'ouverture du champ politique et médiatique et la libération des personnes arrêtées pour des raisons de manifestations ou de délits d'opinion. Les autorités algériennes avaient opposé un refus catégorique à cette marche et proposé aux organisateurs de tenir la manifestation intramuros, dans l'une des salles de la capitale. Les manifestations de samedi dernier en Algérie, rappelons-le, ont été précédées ces dernières années de plusieurs mouvements sociaux avant de s'accentuer début janvier.
Depuis le début de l'année, ces troubles ont fait 5 morts et plus de 800 blessés. En avril 2008, de violentes manifestations ont eu lieu à Chlef (ouest) contre le retard mis par les autorités à compenser les dommages subis par les sinistrés du séisme d'octobre 1980, qui avait fait près de 5.000 morts. Plusieurs personnes sont blessées et une soixantaine de manifestants arrêtés.
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