Maroc: la presse souligne le bon déroulement des manifestations de dimanche
[AFP] RABAT — La presse marocaine saluait dans son ensemble lundi le caractère pacifique et ordonné des manifestations de dimanche contre les injustices sociales et la corruption, certains y voyant le signe d'une "nouvelle conscience sociale et politique" au Maroc.
"Printemps marocain", titrait le quotidien indépendant Le Soir, tandis que le quotidien économique Les Echos proclamait en Une: "Ca a marché".
"La marche du 20 mars a été +idéale+". Une bonne organisation, des messages symboliques clairs. Les jeunes ont tenu parole et les forces de l'ordre aussi. Une nouvelle page s'ouvre dans l'histoire politique et sociale du Maroc", écrit Les Echos.
Plusieurs quotidiens, à l'instar d'Aujourd'hui le Maroc, proche du pouvoir, soulignaient que les manifestations de dimanche dans plusieurs villes marocaines s'étaient déroulées "dans le calme et la sérénité".
Cette journée de manifestations, la seconde d'ampleur nationale en un mois, faisait figure de "test", note Libération, quotidien francophone du parti socialiste appartenant à la coalition gouvernementale.
Elle intervenait en effet après le discours du roi Mohammed VI annonçant de profondes réformes et alors que les forces de l'ordre avaient fait usage de la force quelques jours plus tôt pour disperser une manifestation à Casablanca.
Des journaux indépendants parlaient de dizaines de milliers de manifestants et soulignaient que la mobilisation de dimanche avait été plus importante que celle du 20 février. De source officielle, on faisait toutefois état de quelque 35.000 manifestants pour tout le pays, un chiffre comparable aux 37.000 annoncés par le ministère de l'intérieur pour le 20 février.
Le quotidien L'Economiste évoque une "nouvelle conscience sociale et politique" au Maroc, tandis qu'Al Bayane, organe d'un parti de gauche appartenant à la coalition gouvernementale, estime que "l'heure du changement a sonné".
"Le changement dont il est question est fait d'une moralisation de la vie publique, de la fin des passe-droits, du mélange de genres insoutenable dans l'exercice du pouvoir", ajoute Al Bayane.
En revanche, Aujourd'hui Le Maroc s'inquiète que "les actions collectives de contestation ne nourrissent une crise de défiance à l'égard de la stabilité du régime".
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