Maroc: L'espoir des islamistes va croissant

(20minutes.fr) : MAGHREB - Ils souhaitent profiter du vent de révolte qui touche le monde arabe, mais restent prudents...

Amine (à dr.) , étudiant de 21 ans, aimerait voir « les jeunes sortir dans la rue » afin que « les religieux puissent suivre ».

Amine (à dr.) , étudiant de 21 ans, aimerait voir « les jeunes sortir dans la rue » afin que « les religieux puissent suivre ».

Jeunes, vieux, des milliers de fidèles sortent tranquillement de la prière à la grande mosquée Hassan II de Casablanca (Maroc). Parmi eux, Amine, étudiant en comptabilité de 21 ans. Ce salafiste aimerait «voir les jeunes sortir dans la rue» afin que «les religieux puissent suivre». «Comme les Frères [musulmans] en Egypte.»


A terme, il souhaiterait l'application de la charia «comme en Arabie saoudite». Mais il n'y croit pas. «C'est dangereux, pour nous, les barbus! Si on sort, la police nous prend et va dire que nous sommes contre le roi.»

Car Mohammed VI bénéficie du titre de «commandeur des croyants». Une légitimité que les islamistes «légaux» du Parti de la justice et du développement, représenté au Parlement, ne remettent pas en cause.

«Balayer l'autocratie»

Et s'ils espèrent profiter du vent de révolte arabe, ils tiennent un discours conciliant. «Ils ne veulent pas apparaître comme des opportunistes et sont pour l'heure attentistes, comme le sont les islamistes en Tunisie», décrypte le journaliste Omar Brouksy.

Mais les regards se tournent aussi vers la formation plus radicale, Justice et spiritualité, interdite mais tolérée, qui a appelé lundi à «balayer l'autocratie». Le mouvement, très implanté dans les quartiers pauvres, n'hésite pas à remettre en cause l'autorité spirituelle du roi.

Mais sa force de frappe reste mystérieuse. Le nombre de sympathisants oscillerait entre 50.000 et 100.000. Si certains observateurs mettent en avant sa capacité à mobiliser –jusqu'à un million de personnes dans des manifs pro-palestiniennes – d'autres estiment qu'il serait «en perte de vitesse». «Avant, ils profitaient de la critique du roi pour être crédibles, avance Youssef Chehbi, un avocat militant. La monarchie, populaire, les a doublés.»
De notre envoyé spécial au Maroc, Alexandre Sulzer


Le désespoir des diplômés-chômeurs : 

Depuis 1990, les manifestations de «diplômés-chômeurs» sont fréquentes au Maroc. Dès 2007, certains s'étaient même immolés. Ces 2.000 personnes qui revendiquent un poste dans la fonction publique, dont certains sont islamistes, ont accepté de se taire depuis la mi-janvier et jusqu'au 10 février, date à laquelle le gouvernement leur a promis 1.800 postes.
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