Les prévisions de croissance du Centre Marocain de Conjoncture pour 2012

[l'Economiste] Croissance: Le CMC table sur 3,2% en 2012
• Campagne agricole «modeste» et baisse de la demande
• Une hausse moyenne du taux de chômage de un point

Les prévisions de croissance du Centre Marocain de conjoncture pour 2012 sont pessimistes. L'institut de conjoncture, présidée par l'Usfpéiste, Habib El Malki, table sur un repli de la croissance à 3,2%, soit un recul de près d'un point comparativement à 2011 et de plus d'un point et demi par rapport aux cinq dernières années. Ces pronostics sont plus pessimistes que ceux de la Banque centrale qui table sur un taux de croissance situé entre 4 et 5%. Ils tombent alors que le gouvernement Benkirane s'apprête à décliner son programme dans lequel la composante sociale semble détenir une place de choix. En tout cas, pour le CMC, la baisse de la croissance placerait l'année 2012 du point de vue de l'analyse des cycles dans « la phase ultime d'une période de basse conjoncture ».
Le Centre, qui s'attend à une hausse moyenne d'un point du taux de chômage, estime que la baisse de la croissance dépendra des secteurs. Ainsi la valeur ajoutée agricole augmenterait de 2,5% seulement en raison du déficit de pluviométrie. Ce qui présage d'une campagne agricole «moyenne, voire modeste». En revanche, l'industrie se heurterait à une baisse de la demande tant interne qu'externe. Sa croissance ne dépasserait pas 2%.
Les activités industrielles, commerciales et de services dépendent de certains paramètres, soit le taux de l'utilisation des capacités de production, le prix de l'énergie et des matières premières, le coût du travail et la productivité. «Sur chacun de ces paramètres, les hypothèses les plus plausibles n'envisagent pas des évolutions à même d'induire des changements importants dans les configurations de l'offre en dehors de celles pouvant être impulsées par le comportement de la demande», note le CMC. Car les marges de manœuvre par rapport à la demande, qui peut être stimulée via la dépense publique et l'investissement, sont jugées étroites.

La consommation des ménages, principal ressort de la croissance s'accroitrait de 4,2 % en valeur nominale, soit une baisse de 2 points par rapport à 2011. Quant aux dépenses d'investissement, elles connaîtraient en 2012 un accroissement nominal de 6,8% contre 8,4 % en 2011. Pour autant, le CMC tempère sa «lecture» de la situation économique en tablant sur une certaine «accalmie des mouvements revendicatifs favorisant le rétablissement de la confiance, seul gage de reprise de l'activité et de relance de l'investissement». Dans le tableau dressé par le CMC, seul le maintien de la demande des phosphates et dérivés permettrait de soutenir les résultats projetés de l'ensemble des activités du secteur secondaire. Quant aux services, ils afficheraient un ralentissement avec un rythme de croissance prévu de 3,2 %.
Des mesures correctrices

Dans ses prévisions, le CMC s'attend à une forte pression sur les finances publiques. Celles-ci pourraient conduire à des «dérapages excessifs» si des corrections ne sont pas entreprises. Idem pour les comptes externes où il faudrait s'attendre à un creusement des déséquilibres entre l'import et l'export surtout avec le renchérissement de l'énergie et des matières premières.



L'Economiste

SOURCE : MarocainsduMonde

Aucun commentaire

Ajoutez votre commentaire

Fourni par Blogger.